vendredi 16 décembre 2011

L'Italie prend la tête de la production solaire

Selon le cabinet d'études et d'analyse IHS, l'Italie aura installer 6,9 GW de nouvelles installations photovoltaïques en 2011, pratiquement le double de 2010 (3,6 GW). Les aides au photovoltaïque ont fortement accéléré le rythme des nouvelles installations.

Le n°2 pour les nouvelles installations est l'Allemagne (5,9 GW), puis les USA (2,7 GW), la Chine (1,7 GW), le Japon (1,3 GW) et la France (1,0 GW). Soit sur ces 6 pays 18,7 GW soit l'équivalent de 12 EPR en puissance installée (mais pas en production, il faut diviser par 3 ou 4 selon le pays).



L'ensemble de la filière photovoltaïque voit des baisses de prix continuelles de ses produits, du silicium (la matière première) jusqu'aux panneaux solaires prêts à installer. Par exemple, pour des installations de fortes puissance en Allemagne, le prix par watt installé est passé au dernier trimestre à 1,60 euros, contre de 1,80 euros l'année précédente. Pour les installations résidentielles, le prix de l'installation complète d'un système est passé de 2,2 euros par watt à 1,90 euro par watt, toujours au dernier trimestre, et sur une année. Des fournisseurs aux abois, car il y a eu trop d'investissements en production, ont vendu des panneaux au prix de 0,68 euros par watt. On prévoit des prix des panneaux autour de 0,65 euros pour 2012 à cause des surcapacité chinoises et de l'amélioration de la productivité de la filière.

mercredi 14 décembre 2011

Gréce, l'intervention du FMI est pire que le mal.


Selon M. Thomsen, chef de la mission du FMI en Grèce, la Grèce doit arrêter d'augmenter ses impôts et réduire massivement son secteur public, au risque sinon que le déficit public du pays reste bloqué autour de 10% du PIB, son probable niveau en 2011.
Il constate que « il n'y a plus de marge" pour une politique de hausses d'impôts et selon lui "on a besoin d'une réduction du secteur public pour obtenir des résultats".  Sur la collecte d'impôts, "nous avons clairement atteint la limite" a-t-il dit. "Le poids des nouveaux impôts tombe sur un nombre limité de contribuables qui n'ont pas d'autre option que de payer". Donc pour le FMI la solution
" avancer de manière plus agressive pour fermer entreprises et entités publiques". Il a prôné des suppressions d'emplois pures et simples dans le secteur public, au prix de licenciements et plus seulement de mises en retraite anticipées.
Il est incroyable que face à une délinquance fiscale importante, le FMI propose de baisser les bras et non pas de mener une guerre à la fraude, y compris dans es paradis fiscaux comme la Suisse où sont déposés sur les comptes grecs plus d’argent que nécessaire pour rembourser l’ensemble de la dette du pays, mais au contraire de prendre acte de la fraude et de baisser les dépenses de l’Etat. Certes une partie des fonctionnaires grecs ont été embauchés pour des raisons politiciennes, et n’ont pas leur place dans une organisation efficace, mais sabrer indifféremment dans le secteur public est contre-productif.

En même temps le FMI constate que l'économie du pays va de plus en plus mal. En 2011, le PIB grec se réduirait de 6%, une quatrième année consécutive de baisse. Il propose donc d’aggraver la situation sociale pour accélérer la décroissance grecque, et de laisser les fraudeurs tranquilles. Bel exemple d’incompétence et d’aveuglement, on est clairement dans un cas d'école ou l'intervention du FMI est un remède pire que le mal.

vendredi 9 décembre 2011

L'Europe refait le traité de Maastricht

Le 9 décembre 2011, les dix-sept membres de la zone euro sont parvenus à un accord pour renforcer leur discipline budgétaire, à travers un accord intergouvernemental. Ce compromis a également été accepté par six autres pays de l'UE, non-membres de la zone euro. Quatre pays de l'Union n'ont pas ratifié cet accord pour le moment. (Dont le Royaume-Uni et la Hongrie, qui ne veulent pas d’un changement de traité, tandis que la Suède et la République tchèque veulent d'abord consulter leur parlement).


 
Quelles nouvelles mesures ?

 
- Une "règle d'or" mise en place dans tous les pays, et des sanctions quasi automatiques contre ceux qui dépasseront les 3 % de déficit budgétaire. Elle prévoit :

•    Les gouvernements devront présenter des budgets équilibrés, avec un déficit structurel qui ne devra pas dépasser 0,5% du PIB, avec un amendement en ce sens dans leur constitution.
•    Un mécanisme de correction automatique, non précisé pour les pays qui ne respecteraient pas le principe. Et les pays dont le déficit dépasserait les 3% s'exposeront à des sanctions.
•    Afin d'éviter ces déficits, les pays signataires de l'accord devront soumettre leurs budgets à la Commission européenne, qui disposera de l'autorité pour retoquer les budgets.
 
- La Banque centrale européenne prendra en charge l'actuel Fonds de secours de la zone euro (FESF) et le futur Mécanisme européen de stabilité (MES), appelé à lui succéder en 2012, sur proposition du président de la BCE.
 
- Les Européens devraient renflouer le Fonds monétaire international (FMI), sous forme de prêts bilatéraux, à hauteur de 200 milliards d'euros, en effet le Fonds ne dispose plus que d'un peu moins de 300 milliards d'euros pour ses États membres : pas assez pour venir en aide, s'il le fallait, à une grande économie comme l'Italie.

 
A noter que les États de la zone euro n'ont pu se mettre d'accord vendredi pour mettre en place des euro-obligations afin de mutualiser leurs dettes.

 
Commentaires :

 
En fait il s’agit de revenir au traité de Maastricht qui interdisait des déficits supérieur à 3%, sans mécanisme d’application. Il n’y a donc rien de nouveau, simplement un oubli réparé.
 
L’intervention de la Commission pour retoquer les budgets est la seule vraie nouveauté politique, qui est un transfert de souveraineté. La Commission a prouvé par le passé son indulgence devant les pays forts (la France et l’Allemagne ont fait sauter les obligations du traité de Maastricht), pourquoi serait-elle plus forte demain ? La bonne règle démocratique serait qu’elle émette des recommandations qui, pour avoir force de loi, devrait être votée par le Parlement. Mais si un grand pays passe outre que fera-t-elle ?
 
Les autres mesures sont techniques et logiques.
 
 
Cette « réunion de la dernière chance » a été surtout un affichage de communication, gageons qui n’impressionneront pas les marchés et que les mesures annoncés risquent rapidement d’être modifiés, après les élections. La France n’améliorera sa situation que si elle applique une politique rapide de déficit zéro et de relance par l’investissement, dans le cadre d’une transition écologique de son économie.

 

mercredi 7 décembre 2011

Energies vertes, combien d'emplois ?

Les emplois sont au coeur du débat énergétique. Le ministère allemand de l'environnent a publié une étude en juillet dernier. Fin 2010, 370.000 emplois avaient été créés en Allemagne pour une production équivalente à 10% de la production électrique dont 108.000 dans le solaire, 112.000 dans la biomasse, 96.000 dans l’éolien. Au même moment le nucléaire employait 40.000 personnes pour une production de 25% de l'énergie électrique.

En France les données objectives sont de 125.000 emplois directs dans le nucléaire (pour 75% de la production électrique) et autant d’emplois indirects (source (PWC pour Areva). Les emplois dans les énergies renouvelables représentent déjà 94.500 emplois directs (dont 30.000 dans le solaire) selon l’ADEME. Les emplois indirects ne sont pas précisés dans l’étude.

L’Allemagne prévoit entre 520.000 et 640.000 emplois dans le renouvelable d’ici 2030 (avec une majorité des emplois dès 2020. En France cela dépendra des politiques publiques mais des chiffres similaires sont possibles, le gisement d’énergies renouvelables étant supérieur à celui de l’Allemagne. Avant Fukushima, il était prévu de 21.000 à 38.000 emplois supplémentaires dans la filière nucléaire française. Bien entendu ces chiffres sont à revoir en forte baisse.

D’un point de vue de l’emploi il n’y a pas de débats possibles. Du point de vue économique il existe, les fourchettes des évaluations économiques (en général liées à des lobbys) sont trop disparates pour trancher. Il faut attendre une étude réellement objective, mais si cette étude inclu le coût du chômage évité le résultat est évident.

lundi 5 décembre 2011

TIC : nouveau plan France 2020, de l’esbroufe sur un sujet stratégique

Le 30 novembre 2011 Eric Besson, le ministre en charge de l'Economie Numérique a présenté les grandes lignes du plan France Numérique pour les années 2012 à 2020. Il s’est d’abord attaché à faire le bilan "très positif" – forcément - du premier volet s’achevant en 2012. 700 000 emplois nets auraient été créés depuis 2000 et 95% des propositions avancées sont réalisées ou en passe de l'être. Même Poutine n’oserait présenter un bilan de ce type.

Bien des choses ont été faites (la TNT, la 3G notamment) mais sur les 151 mesures présentées en 2008, de nombreux objectifs n'ont pas été atteints. Par exemple dans le domaine des infrastructures : le semi-échec de la fibre au niveau des abonnements finaux ou la couverture mobile en zones peu denses. Ou l’échec de la radio numérique, le dossier médical personnalisé ou la TV mobile "un sujet à ne pas rater", elle a tout simplement été abandonnée faute de marché et de bon choix technologique. L’opération Ordi 2.0 qui devait organiser une filière de récupération, retraitement et redistribution d'ordinateurs est un échec quand à la réforme de la copie privée et HADOPI, elles ne satisfont pas grand monde à part les ayants droit. La mise en place des "conseillers au numérique PME", n’est pas un grand succès, même si le plan « passeport numérique » est une réussite.

Les 57 objectifs identifiés pour la suite, ont une contrainte claire : être menés "sans accroître les dépenses de l'Etat". On peut légitement s'interroger sur la possibilité de les mettre en oeuvre.

Ainsi il est envisagé qu'en 2025, 100 % des Français seront connectés au très haut débit fixe (sans préciser s’il s’agit de 100 Mbts/s) tout en garantissant 5 Mbits/s pour 2020. Quel est le débit de ce très haut mobile fixe ? La question de la couverture des zones peu denses et son financement reste toujours d'actualité... Autre promesse, qu'en 2013, 100 % des démarches administratives soient réalisables en ligne contre 78% aujourd'hui. Le papier aura complètement disparu, promet le ministre, comme d’ailleurs l’avaient promis ses prédécesseurs. Gageons qu’il aura disparu avant.

L’ objectif économique est de "faire du numérique le moteur n°1 de notre compétitivité, de notre croissance, de nos créations d'emplois" mais les pôles de compétitivité TIC sont oubliés. Le ministre estime que ce plan pourraient permettre la création de 450 000 emplois d'ici 3 ans. A ce rythme le chômage aura disparu dans 10 ans.

Pour être à la mode le plan parle de « cloud computing » de « privacy by design » sans préciser les outils d'accompagnement pour les entreprises qui, pour les PME, n'ont ni le temps, ni les ressources pour mener à bien cette évolution en toute sécurité.

Seul point concret : pour récupérer de nouvelles bandes de fréquences, le gouvernement envisage de réaménager les bandes affectées aux communications électroniques mais aussi celles utilisées par la télévision en généralisant le format MPEG-4 d'ici 2015 et en utilisant la norme DVB-T2 en 2020 pour la TNT. Pas de chance le DVB-T2 est déjà dépassé, mais l’idée est bonne de réaménager le spectre (le dividende numérique lié à la première phase de la TNT va rapporter 2 milliards d’euros à l’Etat).

La France se situe au 20e rang mondial en termes de ratio économie numérique/PIB. Il y a donc en effet énormément d'efforts à accomplir, mais on peut facilement améliorer la situation compte-tenu de la qualité des ressources humaines et de la R&D du secteur. Encore faut-il se doter d’une politique industrielle digne de ce nom et de mette en œuvre des financements innovants dans un contexte de dépenses publiques en forte baisse.

mercredi 30 novembre 2011

Le solaire de plus en plus compétitif !

La baisse continue des tarifs de production de l’énergie photovoltaïque est une réalité. Une nouvelle étape vient d’être franchie avec la dernière installation de Solaire Direct : 0,1 € le Kw/H

Rappel :

• Prix du Kw/h tarif le plus bas d’EDF pour les consommateurs : 0,1179 €

• Prix de production de l’énergie nucléaire : 0,042 € (CRE). Ce tarif ne prend pas en compte le coût des déchets et du démantèlement.


Produire un kilowattheure d'électricité à 10 centimes d'euro avec des panneaux photovoltaïques fabriqués en France et sans subvention : c'est possible. La régie d'électricité poitevine Sorégies a signé pour une capacité de production de 120 mégawatts à des tarifs lissés sur trente ans avec Solaire Direct.

Les premières années, la régie accepte de payer le kilowattheure quelques centimes d'euro de plus que le prix du réseau, mais se voit garanti au global un prix plafonné contre la hausse prévue du prix de l'énergie. En contrepartie, cette visibilité permet à Solaire Direct de lancer localement l'usine de production de modules.

« C'est un basculement pour la filière. Nous sortons du modèle subventionné pour un modèle alternatif en gré à gré. Le solaire devient une commodité comme le pétrole », assure le PDG Thierry Lepercq, qui ne cache pas l'intérêt d'autres opérateurs. Ce tarif de 10 centimes est rendu possible par l'effondrement (70 % sur un an) du prix des composants dû aux surcapacités mondiales mais également par le lissage sur trente ans contre vingt ans dans les montages classiques.

Il est à noter que contrairement au nucléaire, il n’y a pas de coût caché : les modules sont recyclables, l’installation est démontable aisément, la ferraille étant même valorisable.

Une étape significative est donc franchie dans la concurrence entre les divers moyens de production d’énergie.

lundi 28 novembre 2011

Haute trahison pour AREVA

Areva a confirmé ce lundi les informations de la presse faisant état d'un possible gros contrat en Allemagne. D'après 'Les Echos', le projet porterait sur la fourniture de 120 turbines, pour un montant estimé à 1,2 milliard d'euros (soit 1/4 d'EPR, un marché prometteur qui montre qu'AREVA peut se reconvertir facilement dans les énergies renouvelables) !

"Areva a été retenu en Allemagne pour deux autres parcs d'éoliennes en attente de financement", a déclaré à Reuters un porte-parole d'Areva.
Areva a déjà signé deux commandes fermes en Allemagne, pour 80 et 40 éoliennes dont 6 en activité en mer du Nord, au large des côtes allemandes.

AREVA accroît ses capacité de production en Europe. Il avait annoncé en juin dernier un accord avec l'espagnol Iberdrola Renewables pour développer conjointement des projets éoliens en mer en France dans le cadre de l'appel d'offres lancé par l'Etat français, qui vise 6.000 mégawatts de puissance installée d'ici 2020. Un accord avec Vinci et GDF Suez a également été conclu en mai pour mettre en place des parcs éoliens dans le cadre de cet appel d'offres de dix milliards d'euros.

Gageons que les séides du tout-nucléaire, M. Besson en tête, vont dénoncer AREVA pour haute-trahison !

samedi 26 novembre 2011

La médiocrité du débat nucléaire


Nicolas Sarkozy avait vertement critiqué l'accord conclu sur le nucléaire entre les socialistes et les écologistes qui prévoit la fermeture de 24 réacteurs nucléaires sur 58 en cas de victoire. En visite, vendredi 25 novembre 2011, dans une usine Saint-Gobain à Orange, puis à la centrale nucléaire du Tricastin, M. Sarkozy a fustigé ceux qui « tournent le dos au progrès » et dont la politique équivaudrait à « un retour à l'époque de la bougie ».
Nicolas Sarkozy, fait du nucléaire un de ses thèmes favoris de campagne. Non pas pour aborder objectivement un vrai sujet stratégique, comment assurer l’approvisionnement énergétique de la France pour les 50 prochaines années, mais dans un but politicien : essayer de semer la zizanie au sein de l’alliance PS-EELV (ils n’ont pas besoin de lui pour ça…)
Le vrai débat, économique, technologique, sécuritaire, sera ainsi occulté au profit de médiocres intérêts politiciens (au résultat incertains car sur un débat binaire pour/contre la majorité de nos concitoyens penchent pour le contre) et d’arrangements entre amis (il faut sauver les stocks options de la direction d’Areva et d’EDF dont les actions baissent).
A l’heure ou pays après pays (récemment le Mexique et de fait le Chili), les gouvernements décident d’abandonner le nucléaire, il est évident que l’outil industriel va souffrir. AREVA a prévu une vague de licenciement (y compris en France) qui va être reportée après les présidentielles à la demande expresse de l’Elysée. L’enjeu pour l’emploi, et la balance commerciale, est de mettre l’effort sur les produits qui correspondent au marché mondial : les énergies renouvelables, les économies d’énergies, l’efficience énergétique. Grâce à ses 7 pôles de compétitivité du secteur et ses entreprises innovantes la France est bien placée, il ne manque que le soutien de l’Etat pour réussir une percée industrielle et commerciale.

lundi 21 novembre 2011

Un accord qui n’engage que ceux qui y croient ….

Le célèbre aphorisme attribué à Jacques Chirac s’applique pleinement à l’accord EELV-PS adopté par les instances des deux parties, sauf qu’eux-mêmes n’y croient pas. On peut simplifier le psychodrame qui a agité les parties politiques (y compris l’UMP !), par ses résultats : le PS a confirmé l’option nucléaire (EPR, MOX) mais étudiera peut être son ampleur ; EELV a obtenu des circonscriptions en faisant semblant de croire que des candidats dissidents PS (dissidents jusqu’à leur victoire où ils seront réintégrés) ne se présenteront pas. Bref un accord de dupes ou le PS a atteint son objectif : un soutien au second tour des présidentielles pour F. Hollande.


Au fond il ne pouvait en être autrement. Le PS est sous domination idéologique du lobby nucléaire, il a suffit d’un coup de fil d’AREVA pour faire effacer la fameuse phrase sur le MOX, non par intérêt (sauf quelques élus concernés, comme l’était E. Besson du temps ou il était le spécialiste économique du PS) mais par paresse intellectuelle : il n’a jamais étudié sérieusement les scénarios alternatifs au nucléaire et leurs intérêts pour la compétitivité et l’emploi. EELV est au bord de l’asphyxie financière, sa trésorerie est digne de la Grèce, et avait besoin d’un accord pour récupérer des investitures l’assurant du financement de l’Etat.

Tout cela n’est pas glorieux, mais dans l’état actuel du rapport de force entre les deux parties, EELV a rapidement dilapidé son capital des élections européennes et régionales, il était difficile de faire autrement.


Est-ce à dire que le lobby nucléaire a gagné ? Sûrement pas, ce ne sont pas ces manœuvres politiciennes qui empêcheront la grande tendance du marché de l’énergie : la montée irrésistible du renouvelable et la maturité de ses solutions, l’abandon du nucléaire, les coûts exorbitants de l’EPR. Simplement le contribuable français mettra encore plus la main à la poche.

mercredi 16 novembre 2011

Le soleil brille ... à Porto Rico

Pendant que le sort de l’EPR donne lieu a des manipulations et des données mensongères sur ses espérances de vente, une entreprise française, FONROCHE, vient de remporter le marché d’une centrale solaire de 44 MW à Porto-Rico, dans le cadre du programme d’équipement de 150 MW de cet état.

La filière d’approvisionnement est française, elle utilise des trackers pour suivre le soleil. Alors que le marché du solaire a été affaibli par la polémique (justifiée en partie) sur les montants de rachats de l’électricité, il explose dans de nombreux pays, notamment en Inde, Amérique du Sud et Afrique. L’export pèsera 70% des activités de cette compagnie.

La preuve par le marché qu’une filière solaire est compétitive en France, et peut gagner des parts de marché à l’export. Pendant qu’AREVA peine à vendre son EPR, les entreprises dynamiques du renouvelables exportent.  Seul le gouvernement et une partie du PS ne le savent pas !

lundi 14 novembre 2011

EPR farce ou cacophonie ?

Le dossier EPR démontre l’incapacité des politiques à discuter sérieusement d’un dossier industriel en le polluant constamment avec des prises de positions idéologique à contre-sens des tendances du marché, dont au final les contribuables sont les victimes.

La question est pourtant simple : y-a-t-il un intérêt pour un producteur d’électricité à investir dans un EPR ? La réponse aussi : aujourd’hui non.

 
L'EPR « European Power Reactor » a été conçu par Framatome (devenu Areva) et Siemens au début des années 1990 dans le cadre du rapprochement franco-allemand voulu par les responsables des deux pays. A l’époque le programme nucléaire hexagonal se terminait, les équipes d’ingénierie nucléaire française devaient soit être dissoutes soit trouver un nouveau projet. En Allemagne, sous la pression, déjà, des Verts, le programme nucléaire était remis en question. Les politiques ont donc décidé de continuer à investir des milliards d’euros (à l’époque on pouvait se le permettre), uniquement pour satisfaire le lobby nucléaire des deux cotés du Rhin. D’où le lancement de cet hybride, dit de troisième génération, « conçu en Allemagne, sur le modèle du réacteur allemand Konvoi, deux fois plus cher que les centrales françaises », souligne un spécialiste du secteur. Le bilan des deux chantiers d'EPR en France et en Finlande, où délais et facture ont doublé, passant de quatre à huit ans et de 3 à 6 milliards d'euros, ont achevé de sceller le sort de l'EPR chez les producteurs d’électricité qui se tournent désormais vers un autre réacteur nucléaire, de moindre puissance 1000 MW, franco-chinois (ce qui n’arrangera pas l’emploi dans la filière nucléaire en France).

L’EPR apparaît donc comme un fantastique gaspillage dont le vrai coût reste à établir. Au bas mot plus de 12 milliards d’euros pour la France (études + pénalités en Finlande, + coût de Flamanville en attendant de pénalités en Chine ?), c’est à dire 0,7% du PIB !.

La droite, fidèle a elle même veut continuer ce gaspillage financier. Dans ces conditions, la position du candidat du PS apparaît assez incongrue. Ne devrait-il pas proposer de remettre à zéro ce dossier et d’en faire le bilan global plutôt que de vouloir à tout prix achever Flamanville ?

A tout prix, c’est la bonne expression, sauf que nous n’en n’avons pas les moyens.





mardi 8 novembre 2011

Le piège de l'EPR, le lobby nucléaire à coté de ses comptes !

Sous l'influence du lobby nucléaire, F. Hollande a annoncé son intention de continuer la construction de l'EPR de Flamanville, faisant par là même plusieurs victimes :
  • Les français qui via leur facture EDF vont continuer à payer pour un véritable éléphant blanc. Équipement inutile, coûteux  il n'est construit que pour permettre aux nucléocrates de disposer d'une référence en France pour exporter l'EPR. C'est oublier que ses références existent en Finlande (un chantier pas très glorieux) et en Chine. Une centrale en France ne sert à rien à une époque où les pays clients potentiels se désengagent du nucléaire (heureusement que Kadhafi n'est plus sinon il aurait été capable d'acheter 2 ou 3 EPR !).
  • L'équipe dirigeante d'EELV qui faisait de l'arrêt de Flamanville une condition d'un accord avec le PS. Elle devra manger son chapeau et faire un accord quand même tant la campagne d'Eva Joly est mal engagée, ce qui pourrait profiter a C. Lepage.
  • Peut être au final F. Hollande lui même. Porté par des sondages triomphants il oublie qu'au final on sera à des scores de type 52/48 et qu'à ce moment là les dynamiques positives ou négatives joueront à plein, François Mitterrand ou Lionel Jospin avaient su, en leurs temps, sacrifier Plogoff ou Creys Malville. Bien leur en a pris puisqu'ils ont été élus. Le pragmatique Hollande devrait s'en souvenir.
Pourtant une solution" politiquement correcte" est possible : l'annonce d'un audit sur le cas de Flamanville et l'arrêt des travaux en attendant cet audit.Il estvrai qu'il risque de démontrer que la sécurité de Flamanville n'est pas au top non pas pour des raisons d'ingenierie nucléaire mais tout simplement parce que le béton est son point faible : le point faible de l'EPR est la complexité des travaux de bétonnage nécessaire, et si le béton est mal coulé il faudrait tout cassé. Le nucléaire est victime ... du plus vieux métier du monde (maçon !).

Pourquoi F. Hollande a-t-il cette position sur le nucléaire et l'EPR ?

Le lobby nucléaire utilise l'incompétence technique du personnel politique français pour affirmer des contres-vérités avec suffisance par exemple l'interview du PDG d'EDF (grand ami de N. Sarkosy) dans le Parisien du 8 novembre http://www.leparisien.fr/economie/sortie-du-nucleaire-un-million-d-emplois-mis-en-peril-selon-le-pdg-d-edf-08-11-2011-1709010.php

A noter quelques perles sur la sortie du nucléaire "qu’une telle décision menacerait 400.000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire, 500.000 emplois dans les entreprises actuellement localisées en France et très gourmandes en énergie, comme l’aluminium, qui risquerait de partir à l’étranger. Il faut y ajouter 100.000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire mondial à partir de la France. Au total, 1 million d’emplois seraient mis en péril et cela coûterait entre 0,5 et 1 point de PIB."
La Société française de l'énergie nucléaire (SFEN) http://www.sfen.org/ association pro nucléaire estime à 100.000 le nombre d'emplois directs dans la filière, dont 23.000 agents EDF assurant l'exploitation des 58 tranches nucléaires, 20.000 intervenants d'entreprises sous-traitantes + 55.000 emplois chez Areva et le Commissariat à l'énergie atomique. Au mieux elle évalue à "100.000 emplois liés au tissu industriel qui s'est créé autour des centrales, et qui n'existeraient pas si elles n'étaient pas là ». Bref 5 fois moins que l'estimation du patron d'EDF (qui devrait donc être viré pour incompéténce par son actionnaire principal l'Etat)

En cas d'arrêt du nucléaire en France, tous les emplois de la filière ne disparaîtraient pas du jour au lendemain (il faudra au moins 20 à 25 ans pour sortir du nucléaire) et la France pourrait même développer une expertise qui peut occuper des salariés pendant des décennies : le démantèlement des réacteurs nucléaires.

En parallèle des emplois seraient créés dans les nouvelles sources d'énergie, mais ils sont plus difficiles à évaluer. Aujourd'hui 25.000 salariés qui travaille dans le photovoltaïque (soit déjà 1/4 des salariés direct du nucléaire). Dans le cadre d'une sortie du nucléaire, on estime que 100.000 emplois seront créés dans la production et autant dans la mise en oeuvre des réductions de consommations (par exemple pour les travaux de réhabilitation des bâtiments et d'efficacité énergétique). Sans compter l'export qui est un vrai gisement d'emplois car, contrairement au nucléaire, tous les pays sont des clients potentiels si la France produit des innovations dans le secteur.

Grèce, le bal des lâches

Soumis aux pressions de ses pairs européens, qui refusent le verdict populaire, Papandréou a du renoncer à son projet de référendum. En prime il quitte le pouvoir au profit d'une coalition d'union nationale (en fait les parties de gouvernement de droite et de gauche).
L’Europe soupire lâchement croyant avoir réglé la crise grecque en faisant entrer au gouvernement le partie qui a truqué les comptes présentés à l'Europe. Il est vrai que le nouveau président de la BCE est l'ancien co-responsable du trucage des comptes grecs du temps où il travaillait chez Goldman Sachs !

Tout est donc en place pour que l'agonie grecque continue en 2012, les responsables politiques étant incompétents et les forces du redressement grec trop faible pour mobiliser les citoyens sur la sauvegarde de l'intérêt général.

Plan Fillon, plan d'attente (II)

Le nouveau plan Fillon est un véritable chef d'oeuvre de politique politicienne. Les mesures qu'il propose ne monteront en puissance que dans quelques années (par exemple le gel du barème de l'impôt) tout en faisant semblant de prendre des mesures tout de suite. C'est le gouvernement issu des élections de 2012 qui devra soit l'annuler (avec les risques immédiat de sanction par les marchés financiers) soit l'annuler et présenter simultanément un plan de plus large envergure.
Les classes sociales censées soutenir l'UMP sont épargnées : l'augmentation légère de la TVA sur la restauration ne compense évidemment pas sa large baisse. Les efforts pour rétablir l'équilibre des retraites porteront sur les futurs retraités, pas sur les retraités actuels (pourtant plus riche que les salariés) qui ont le tort de mal voter.
On pourrait continuer à critiquer les diverses mesures qui de toute manière ne répondent pas au défi à relever, le retour à l'équilibre budgétaire, et ne vise qu'à maintenir le sacré AAA jusqu'aux élections. Après tant pis pour le vainqueur qui devra gérer une situation aggravée.


mercredi 2 novembre 2011

Grèce : à chacun ses responsabilités.

Le gouvernement Grec a choisi, par référendum, de demander au peuple grec un quitus sur ses négociations avec l’Union Européenne. Immédiatement les marchés baissent et le personnel politique européen est tétanisé par cette initiative pourtant au combien démocratique.

Il est possible que ce référendum soit reporté aux calendes grecques si le gouvernement perdait sa majorité parlementaire obligeant alors à des élections anticipées. Néanmoins cette initiative ne peut qu’être approuvée. En effet :

• Soit le peuple grec approuve l’accord négocié avec l’UE et il bénéficie d’une remise de 50% sur sa dette, ce qui est généreux car le capital de la dette a bien été utilisé par les grecs, et la Grèce peut se redresser si elle prend les bonnes mesures (notamment fiscales).

• Soit il désapprouve l’accord et au final la Grèce sort de l’euro et sûrement de l’Europe, ce qui ne résout pas le problème de sa dette qui restera due même si la perspective de son remboursement est lointaine, et entrainera une crise d’ajustement violente. C’est la plus mauvaise situation pour les grecs, mais ça sera leur choix.



Cette situation est due à la mauvaise gouvernance du pays et à la myopie de l’Europe qui a laissé faire (ce qui rend équitable la décote de 50%). Elle est due aussi au peuple grec qui a trouvé normal de frauder massivement le fisc, de dispenser son église d’impôt et de se payer une armée dispendieuse (5% du PIB). C’est là le vrai motif d’indignation et non dans la recherche de bouc émissaire (L’Europe, les banques, …).



Les banques qui ont continué de prêter à la Grèce alors que sa situation n’était pas tenable ont fait un mauvais choix, il est donc normal qu’elles en payent les conséquences en participant à la décote de la dette et par une réduction, voire la suppression des dividendes à leurs actionnaires. Si ces derniers sont mécontents, qu’ils sanctionnent les dirigeants qui se sont accordés de généreuses rétributions pour un travail très médiocre, on en voit le résultat.



La crise grecque remet à l’ordre du jour la notion de responsabilité individuelle et collective. C’est une bonne chose car c’est le fondement de la démocratie.

Sortir du nucléaire une foi !

Après l’Allemagne, l’Espagne, la Suisse, l’Italie, la Belgique choisit de sortir du nucléaire. Les marchés potentiels pour l’industrie nucléaire française se réduisent rapidement : les projets en Chine ou Inde ne servant, pour ces pays, qu’à développer leurs industries nationales pour être autonome par la suite (cf le TGV en Chine !).

 

Concrètement cela signifie que les nouveaux réacteurs, s’il y en a de commandés, seront moins nombreux donc plus cher. Le prix du KW nucléaire, déjà largement sous-estimé, ne peut qu’augmenter à un moment ou le prix du KW des diverses énergies renouvelables décroit. Les courbes se croisent déjà pour l’éolien, pour le photovoltaïque elles se croiseront dans les 10 ans au plus tard.

La bonne stratégie pour la France est donc d’investir massivement en R&D et en production dans les énergies renouvelables pour conquérir les marchés extérieurs où nous sommes devancés par les danois ou les allemands. Cette stratégie peut en partie être menée avec les entreprises engagées dans le nucléaire car certaines techniques sont proches. Elles ont donc des opportunités de reconversion.

De nouveaux marchés sont directement liés aux énergies renouvelables, en particulier celui du Smart-Grid (réseau intelligent) (il s’agit de gérer offre et demande en temps réel) ou celui du stockage où tout est ouvert à condition d’investir en R&D car aucune technologie ne se détache.



A la clé de la sortie du nucléaire des centaines de milliers d’emplois, de l’exportation et au final un monde plus vivable. C’est donc une opportunité de business mondial que la France est en train de laisser passer avec sa politique du tout-nucléaire. A voir si la nouvelle majorité issue des élections de 2012 saura redresser la barre.

vendredi 21 octobre 2011

2,6 millions de millionnaires en France

La France compte plus de millionnaires que n'importe quel pays européen, selon l'étude annuelle de la banque helvétique Credit Suisse sur l'état de la richesse dans le monde, publiée le 16 octobre 2011. La France compte 2,6 millions de millionnaires en dollars, contre 1,6 million de millionnaires au Royaume-Uni ou seulement 622.000 en Suisse. Le Crédit Suisse signale enfin que la structure de la richesse présente plus de disparités en France que dans la plupart des autres nations européennes...

Le rapport note cependant que l'Allemagne et le Royaume-Uni comptent plus de millionnaires ayant des avoirs supérieurs à 100 millions de dollars (72,3 millions d'euros). Encore un effort, millionnaires français !

Pour l’ensemble des ménages français, la période 2000-2007 a permis une richesse par adulte multipliée par trois. Par contre la richesse 2011 est inférieure à celle de 2007, même pour eux c’est la crise !

La flambée des prix immobiliers explique en partie la forte progression des dernières années, puisque l’immobilier représente actuellement les deux tiers des biens des ménages français, cette richesse reste virtuelle tant qu’on ne la réalise pas. Les ménages français sont peu endettés (12% en moyenne pour la dette personnelle). Les ménages français figurent au 4ème rang en terme de richesse derrière les Etats-Unis, le Japon et la Chine. La richesse moyenne par adulte atteint 293.685 dollars en France.

Il y a bien une marge de progression pour les recettes fiscales en imposant le patrimoine (à taux faible) des 2,6 millions de millionnaires français, à condition d’y intégrer la résidence principale).

mercredi 19 octobre 2011

AAA : le fou regarde la note, le sage ce qu'elle veut dire !

L’agence de notation Moody’s met la France sous surveillance et grande excitation médiatique, et politique, la France risque de perdre son AAA. En fait c’est déjà fait : le taux moyen des Obligations d’Etat est passé à 3,1% soit 33% de plus que l’Allemagne (2,1%) la référence en Europe. Concrètement les 250-280 milliards d’euros qu’emprunte chaque année la France coûte de 2,5 à 2,8 milliards d’euros de plus à la France que si l’Allemagne les empruntait. Si la situation de la France était mieux perçu, elle pourrait obtenir un taux proche de celui de l’Allemagne et utilisait ces 2,5 – 2,8 milliards d’euros à des actions plus intéressantes que rembourser des emprunts.

En effet la France à un « stock » de dette d’environ 1650 milliards d’euros, sous forme d’obligations dont la durée moyenne est de moins de 8 ans. Chaque année il faut donc rembourser 1/8 de cette dette (environ 200 milliards), ce que la France est incapable de faire. Elle réemprunte donc à un taux aujourd’hui de 3,1% (taux et montant des emprunts varient au cours de l’année et des années car le profil de la dette n’est pas linéaire : les montants à rembourser dépendent des emprunts d’il y a 8 ans. Les chiffres donnés dans ce post sont des lissages sur l’ensemble de la dette mais la tendance est claire). A cet emprunt pour le capital à rembourser se rajoute un emprunt destiné à couvrir le déficit annuel, au moins 80 milliards en 2012.

On voit bien l’intérêt d’atteindre un objectif de zéro déficit : avoir un taux d’emprunt bas, économiser sur le montant des intérêts et s’affranchir de la notation.

Les agences de notation ne font que refléter l’état de l’économie, elles ne sont pas responsables des mauvaises politiques publiques mises en œuvre depuis 10 ans, voire plus.

lundi 17 octobre 2011

La revanche d'Archos

Suite à la commercialisation par Orange d'une offre tablette à 1 € (pendant 2 ans soit 730 € au total) favorisant les constructeurs étrangers (Apple, Samsung) avec le soutien du Ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, Laurent Wauquiez, le constructeur national Archos s’est associé avec l’opérateur Bouygues Telecom pour l’offre Internet en 3G d’une tablette Archos pour 0,66€ par jour.




Archos et Bouygues Telecom vont proposer à partir de novembre 2011, pour les étudiants, une tablette 80 G9 (sous Android 3.1 le système de Google) ainsi qu’une clé 3G+ avec 1Go de données par mois pour 0,66 euros par jour (ou 19,90 euros / mois) pendant 24 mois. Soit un tarif total de 477,6 euros contre 730 euros pour les tablettes Samsung/Apple.

L’offre sera disponible en ligne début novembre sur le site de Bouygues Telecom. Le nombre de souscripteurs n’est pas limité (Orange a limité l’offre aux 10 000 premiers).

Laurent Wauquiez, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, « salue la décision de Bouygues Telecom et d’Archos de rejoindre le dispositif d’offres de tablettes étudiantes lancé à la rentrée 2011. L’opération a été conçue dès son lancement comme un dispositif ouvert à tous les opérateurs et constructeurs afin que les étudiants aient un large choix parmi les terminaux et les abonnements. »



Morale de l’histoire : si un « Small Business Act » à la française était une réalité et pas un slogan électoral, les entreprises françaises seraient mieux soutenues par les pouvoirs publics.




mercredi 12 octobre 2011

AIR FRANCE : l'arnaque des miles

Beaucoup de lecteurs de ce blog sont peut être,comme moi, membres du programme de fidélisation Flying Blue d'Air France et recoive des mails dans le cadre de la campagne actuelle de Flying blue pour inciter ses abonnés à acheter des miles.



J'ai testé pour eux, cette "Promotion ", par exemple en simulant l'achat de 124.000 miles pour ...2.150 €


Que peut-on acheter pour ce prix ? J'ai testé avec 126.000 miles : on a un A/R Paris/Washington en premium éco (vol 29 octobre, retour 5 novembre) auquel il faut rajouter 318 € de frais soit un prix de revient total de 2.468 € (car aux miles ce rajoutent toujours des frais, dont le calcul est opaque).


Combien coûte la même prestation achetée en direct sur le site Air France ? 1.766 €

Conclusion : via les miles Flying Blue (destinés à fidéliser la clientèle), le prix du billet d'avion est 40% plus cher qu'en achat direct ! Au lieu de récompenser ses clients, ce qui est le but d'un programme de fidélisation, Air France leur fait payer plus cher de 40%

Flying blue, l'anti fidélisation par excellence !

lundi 10 octobre 2011

Linky, le compteur intelligent ou un nouveau moyen pour relever les compteurs ?

Depuis 2010, ERDF réalise une expérimentation sur 250.000 compteurs dit intelligents : Linky. A l'issue de cette expérimentation, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a proposé de généraliser le dispositif, le 18 juillet 2011. Elle estime que :


• Le développement de compteurs évolués d’électricité est nécessaire pour continuer à garantir la stabilité des réseaux électriques et constitue un élément essentiel du développement de réseaux d’électricité intelligents (Smart Grid).

• Une généralisation du compteur Linky bénéficiera aux consommateurs, en généralisant la relève des compteurs à distance, en facturant les consommateurs sur la base de données de consommation réelles et non plus estimées, en encourageant la multiplication des offres tarifaires des fournisseurs pour répondre aux besoins spécifiques de chacun.

• La généralisation du compteur Linky serait globalement neutre du point de vue financier.

• Une décision rapide de généraliser le compteur Linky serait très favorable à l’industrie française.

Le 28 septembre 2011, Eric Besson, ministre de l'Energie, 
a annoncé l'installation de 35 millions de compteurs Linky en France à partir de 2013. Un chantier estimé à 4,3 milliards d'euros qui devrait créer 10.000 emplois, pour un déploiement de sept millions de compteurs par an entre 2013 et 2018.

Les associations de consommateurs UFC-Que-Choisir et CLCV (Consommation Logement Cadre de vie) jugent que les compteurs Linky pourraient leur coûter très cher . En effet, elles estiment que ''Malgré l'engagement pris d'une gratuité pour les consommateurs, tout porte à croire que ceux-ci le paieront via le TURPE (le tarif d'utilisation du réseau public d'électricité), le prix exorbitant de l'appareil. En effet, le coût de l'appareil est particulièrement élevé (entre 120 euros et 240 euros par compteur) si l'on compare avec les exemples étrangers (80 euros en Italie, où ce dernier est financé par le fournisseur Enel)''. Elles ajoutent ''Les vrais bénéficiaires du déploiement de 35 millions de compteurs communicants seront donc le gestionnaire de réseau (...) et les fournisseurs d'électricité'' et "réclame la mise à disposition gratuite des informations permettant de maîtriser mieux sa consommation d'énergie via un affichage déporté".

Le compteur intelligent est intéressant si, et seulement si :

• Il permet une gestion de l’énergie par le consommateur via une interface déportée dans l’habitation, qui pourrait permettre un pilotage plus fin des appareils (par exemple déclanchement du lave-linge en fonction du prix l’électricité par exemple à 4 h du matin si la production est excédentaire, donc le prix plus faible).

• Il est associé à un pilotage du réseau intelligent de l’électricité (Smart Grid) à la foi par l’offre (qui peut être variable avec la montée des énergies renouvelables) et la demande (le consommateur, qui peut fixer son budget électricité).

• Il permet de gérer l’autoproduction.

• Il est fabriqué en France et permet l’émergence d’un écosystème (tableau électrique intelligent par exemple) autour de la maison numérique (c’est une évolution de la domotique). Payés en dernier ressort par le consommateur français il serait dommageable que ce soit nos amis chinois qui profitent de cette manne.

La preuve par la tablette ... ou le discours de réindustrialisation touve ses limites


Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Laurent Wauquiez, vient d’annoncer la mise en place d’une opération séduction visant à proposer à tous les étudiants l’achat d’une tablette à 1 euro par jour pendant 2 ans, dans l’esprit des opérations précédentes - Microportable pour étudiant lancée en 2004 (jusqu’en 2008) qui viser à proposer l’acquisition d’un ordinateur portable ou netbook pour 1 euro par jour

L’équipement en tablette est également proposé, gratuitement, aux collégiens de Corrèze (Sur la trentaine de collèges de Corrèze, ce sont 2 500 élèves de sixième et 800 enseignants qui seront ainsi équipés de la tablette Internet, et ce dès cette année) et dans les Hauts de Seine (un programme de moindre envergure : 2 iPAd par collège pour 133 collèges).

L’opération nationale « Tablettes Proxima Etudiant » est mise en place avec Orange « Tablettes Proxima Etudiant ». L’offre comprend une tablette iPad 2 d’Apple ou Samsung Galaxy Tab 8.9 et Internet en illimité en situation de mobilité via le réseau 3G avec une contrainte de 1 Go par mois au maximum. Au-delà, les étudiants pourront prolonger leur connexion pour 3 € de plus par palier de 100 Mo. Ils pourront également accéder en illimité aux hotspots de l’opérateur.

Si l’idée est bonne, elle manque pour le moins de coordination avec l’industrie nationale. En effet le seul constructeur français Archos n’a pas été sélectionné. Si on peut comprendre qu’Orange préfère un partenariat avec Apple ou Samsung, le rôle de l’Etat aurait du être de favoriser une des pépites du secteur TIC, d’autant plus qu’ARCHOS est une référence européenne notamment sous Android. Ou est passé la stratégie de réindustrialisation de la France voulue par le gouvernement ?

Non seulement le contribuable est lésé et le déficit extérieur creusé, mais le consommateur aussi. En effet la tablette proposée par Archos (le modèle 8.0 G9) est moins couteuse et permet, avec la même offre de services d’afficher un coût réduit de 50% (50c/jour). Il est vrai que pour Orannge elle a le défaut de faciliter l’utilisation en Wi-fi plutôt qu’en 3G.


Espérons que cette affaire, qui montre le manque de cohérence au sein du gouvernement, trouvera une issue intelligente. Et que la Corrèze chère à François Hollande soutiendra aussi une solution française, traduisant ainsi les discours de stratégie de réindustrialisation dans les actes.

samedi 27 août 2011

Plan Fillon, plan d'attente

Les mesures prises dans le plan Fillon du 24 août sont des mesures d'attente qui ne résolvent pas le problème des déficits budgétaires ni ne permet de ramener la dette à un niveau "acceptable". Il s'agit de tenir jusqu'à l'élection présidentielle en adressant deux messages :
  • Aux marchés : SVP ne baissez pas notre note, on est prêt à prendre des mesures ... après mai 2012.
  • Aux électeurs : nous sommes capables de faire une austérité pas trop douloureuse (... pour l'instant).

Bref attendons de voir les vrais propositions qui sortiront du débat des présidentielles, ce plan Fillon n'est qu'un amuse bouche.

vendredi 19 août 2011

Les écologistes et la peur d'affronter les réalités budgétaires

Laurence Vichnievsky est porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), ex-juge d’instruction collègue d'Eva Joly spécialisée dans la finance et conseillère régionale EELV en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Dans une tribune publiée par Libération jeudi 18 août 2011 elle estime :
  • «Aujourd’hui, la réduction de la dette s’impose à nous comme un rappel au principe de réalité. Elle nous oblige à revoir notre projet, non dans ses principes, mais dans sa mise en oeuvre»,
  • «Le retour à l’âge légal de la retraite à 60 ans est une lubie, les créations d’emplois publics doivent être gagées par des suppressions de postes, les investissements publics doivent être financés, non par des économies à venir qu’ils sont censés générer ou par une affectation autoritaire sur l’épargne, mais par des recettes budgétaires concomittantes, les dépenses du système de santé et des collectivités locales doivent être maîtrisées»
  • «Les marges dont nous disposons résident dans le choix d’une fiscalité plus écologique et plus juste»,
  • «Les revenus du capital et du travail doivent être taxés de manière égale et progressive. Les inégalités de fortune doivent être limitées par un impôt frappant l’ensemble du patrimoine, sans exonération, lui aussi progressif».
  • «L’urgence, aujourd’hui, est financière»,

Tant Cécile Duflot qu'Eva Joly (qui s'était exprimée sur l'économie dans les Echos du 14 juin) se sont opposés à ces propos.



Au delà des péripéties politiciennes et des postures "plus à gauche que moi tu meurs", classiques chez les Verts, il n'en demeure pas moins qu'une partie de ce mouvement, peut être la majorité, refuse d'affonter les réalités financières et estime que le débat sur la réduction des déficits n'a pas lieu d'être, d'ou à ce stade le manque de propositions crédibles, autres que celles d'augmenter les recettes fiscales d'environ 50 milliards d'euros (ce qui laisse tout de même 70 milliards d'euros de déficits publics - base 2010 - sauf à diminuer les dépenses de l'Etat). La raison est simple : EELV n'ambitionne pas d'être le leader d'une majorité gouvernementale mais d'accompagner au gouvernement le PS, certes avec le plus de postes possibles, mais sans assumer la partie désagréable de la gestion de la crise financière (et par conséquence sociale).

Ce manque de leadership politique est particulièrement déplorable à un moment ou les crises écologiques et économiques se conjuguent et ou la sortie des crises passe par une nouvelle croissance écologique.Les lignes peuvent bouger d'ici mai 2012, et c'est souhaitable pour les écologistes.


Documents :
Le blog n'est pas responsable de la modification des conditions d'accès aux articles par les sites de presse. Ces accès étaient libre lors de la mise en ligne de l'article. 

 La tribune de Laurence Vichnievsky dans Libération du 17 août 
http://www.liberation.fr/politiques/01012354692-dette-et-si-nous-devions-revoir-notre-copie

L'interview d'Eva Joly dans les Echos du 14 juinhttp://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/interview/0201439159325-eva-joly-la-conversion-ecologique-creera-500-000-emplois-176276.php

Régle d'or, Règles d'or !

La "règle d'or" budgétaire que le gouvernement souhaiterait faire adopter par le Congrès (Assemblée national + Sénat) à l'automne 2011 consiste à établir dans la constitution une règle interdisant des déficits supérieur à 3% du PIB à partir de 2013, c'est à dire pour le budget qu'élaborera la nouvelle majorité présidentielle (ou parlementaire s'il y a une cohabitation).
 Les promotteurs de cette idée s'appuie sur l'exemple allemand : le Bundesrat allemand a adopté le 12 juin 2009 une loi constitutionnelle de "frein à l’endettement" :  l'Etat fédéral ne pourra souscrire des emprunts qu'à hauteur de 0,35 % du produit intérieur brut (PIB), soit 8 milliards d'euros... à partir de 2016.
Il existait déjà, dans la constitution allemande depuis 1949, l'article 115 "le produit des emprunts (souscrits par le pays) ne doit pas dépasser le montant des crédits d’investissements inscrits au budget". Il n'a pas empéché l'Allemagne d'avoir une dette de plus de 81% de son PIB.

 En effet, les politiques trouvent toujours de bonnes raisons pour ne pas appliquer leurs engagements, et encore moins ceux de leurs prédécesseurs : le plus célèbre est la limitation du déficit budgétaire à 3% "graver dans le marbre" du traité de Maastricht et qui à volé en éclat à la demande de la France et de l'Allemagne.
 L'opposition a raison de refuser cette proposition, la seule règle d'or valable est celle que l'on met en oeuvre réellement dans le budget. On en est loin dans le budget 2011 et 2012 : le dette va continuer à augmenter, alimentée par un déficit récurrent.


Si une nouvelle majorité veut réellement s'attaquer au problème de la dette, et si elle ne le fait pas elle y sera contrainte par l'augmentation des taux d'intérêt, elle pourrait appliquer des vrais règles d'or :
  • Viser un déficit 0 pour stabiliser le volume de la dette, en trois ans.
  • Viser dès 2013 un déficit égal à la croissance estimée (1% serait réaliste) pour stabiliser le ratio dette/PIB.
  • Pour 2014 et 2015, viser un déficit compris entre 0 et la croissance estimée (en % du PIB).
Pour atteindre ces objectifs il y a une multitude de solutions entre la réduction des dépenses de l'Etat  et l'augmentation des ressources fiscales. Tout est une question de dosage en fonction des objectifs politiques et sociaux du gouvernement. Ca devrait être le débat de la présidentielle, on peut toujours réver que les candidats le porte, sinon les faits le porteront pour eux.