lundi 21 novembre 2011

Un accord qui n’engage que ceux qui y croient ….

Le célèbre aphorisme attribué à Jacques Chirac s’applique pleinement à l’accord EELV-PS adopté par les instances des deux parties, sauf qu’eux-mêmes n’y croient pas. On peut simplifier le psychodrame qui a agité les parties politiques (y compris l’UMP !), par ses résultats : le PS a confirmé l’option nucléaire (EPR, MOX) mais étudiera peut être son ampleur ; EELV a obtenu des circonscriptions en faisant semblant de croire que des candidats dissidents PS (dissidents jusqu’à leur victoire où ils seront réintégrés) ne se présenteront pas. Bref un accord de dupes ou le PS a atteint son objectif : un soutien au second tour des présidentielles pour F. Hollande.


Au fond il ne pouvait en être autrement. Le PS est sous domination idéologique du lobby nucléaire, il a suffit d’un coup de fil d’AREVA pour faire effacer la fameuse phrase sur le MOX, non par intérêt (sauf quelques élus concernés, comme l’était E. Besson du temps ou il était le spécialiste économique du PS) mais par paresse intellectuelle : il n’a jamais étudié sérieusement les scénarios alternatifs au nucléaire et leurs intérêts pour la compétitivité et l’emploi. EELV est au bord de l’asphyxie financière, sa trésorerie est digne de la Grèce, et avait besoin d’un accord pour récupérer des investitures l’assurant du financement de l’Etat.

Tout cela n’est pas glorieux, mais dans l’état actuel du rapport de force entre les deux parties, EELV a rapidement dilapidé son capital des élections européennes et régionales, il était difficile de faire autrement.


Est-ce à dire que le lobby nucléaire a gagné ? Sûrement pas, ce ne sont pas ces manœuvres politiciennes qui empêcheront la grande tendance du marché de l’énergie : la montée irrésistible du renouvelable et la maturité de ses solutions, l’abandon du nucléaire, les coûts exorbitants de l’EPR. Simplement le contribuable français mettra encore plus la main à la poche.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire.