jeudi 24 mai 2012

Recrute UMP pour ministres socialistes ?

L'arrivée de nouveaux ministres se traduit par la mise en place des cabinets et donc des nominations. Si coté Ministére de l'Economie des Finances et du Commerce Extérieur le cabinet se met en place normalement, ce n'est pas le cas du coté du Ministère du Redressement Productif . La recherche d'experts pour les cabinets semble plus complexe au point que les nouveaux ministres ont demandé aux services de recruter pour eux. Seul problème, les postes importants de ces services ont été, les dix dernières années, attribués à quasi systématiquement à des membres des réseaux UMP, les rares élements de gauche ou non encartés ayant été écartés ou non promus (sauf un ou deux). Bref les ministres socialistes demandent aux réseaux UMP de désigner les membres de leurs cabinet !

vendredi 9 mars 2012

Chantage et impérialisme chinois

La Chine (comme la Russie, les USA et de nombreux autres pays), fait pression sur l'UE pour qu'elle retire son projet de taxation du kérosène pour les compagnies aériennes desservant un aéroport européen. Elle menace de bloquer l'achat d'Airbus par ses compagnies aériennes et a interdit à ses mêmes compagnies de payer cette taxe.

Que des pays pollueurs et des lobbys s'opposent à une environnementale, quoi de plus normal ... chez eux. L'UE ne prêtant pas imposer à la Chine d'adopter une fiscalité environnementale, mais sur son territoire elle a la maitrise de sa fiscalité. L'attitude de la Chine est impérialiste, l'UE et nos gouvernements doivent ignorer les menaces chinoises, mais aussi préparer des mesures de rétorsion si elle les mettait en œuvre. Ce n'est pas le cas beaucoup de ses dirigeants, allemands en tête, sont prêt céder aux désirs des nouveaux mandarins.

Ne pas acheter d'Airbus, pénaliserait d'abord les compagnies chinoises qui ont besoin de se moderniser. Néanmoins cette mesure est intolérable, l'UE et sinon la France en tant qu'actionnaire d'EADS, doit menacer de suspendre les approvisionnements de l'usine d'Airbus construite en Chine, et qui sert surtout à la Chine de se doter d'une capacité à concurrencer notre propre industrie aéronautique (comme les transferts par Siemens de la technologie TGV a surtout servi à la Chine à évincer les entreprises européennes y compris à l'export). Cette mesure aura néanmoins des conséquences financières pour Airbus qu'une taxation, aux frontières de l'UE ou de la France des produits chinois compensera.

L'impérialisme économique chinois est inacceptable tout comme la couardise des dirigeants européens, et des candidats français à la présidentielle, dont aucun n'aborde cette question de front préférant disserter sur la viande Halal ! A voir peur de la Chine alors qu'on lui achète plus qu'on ne lui vend est stupide et révélateur du manque de leadership et de vision politique.

On ne résoudra pas nos problèmes économiques sans traiter le problème du dumping social et écologique des pays émergents. Il ne suffit pas d'en parler il faut agir. La Chine nous en donne une excellente occasion par son arrogance à vouloir régenter notre fiscalité.

vendredi 27 janvier 2012

Première analyse des propositions de F. Hollande

F. Hollande a présenté ses 60 propositions. Les 45 premières ont un réel impact économiques et sont commentées dans le document accessible via le lien.
C'est globalement pas mal, gentil, beaucoup de voeux pieux, mais les aspects mises en oeuvre sont pas très travaillés. A noter que ces propositions augmenteront le déficit (même si elles en diminuent la progression annuelle), notamment parce que le candidat ne veut pas trop taxer les couches les plus aisés, ni mettre en oeuvre des ressources nouvelles comme la contribution climat-énergie nationale ou la taxation des français vivant à l'étranger (seul moyen efficace de lutter contre les délocalisations fiscales). En fait il compte sur un retour de la croissance, sans prendre en compte ses limites écologiques. A noter que la TIPP flottante ne figurent pas dans les propositions (sauf erreur de ma part).


http://sites.google.com/site/2013plusdedeficit/home/analyse-programme-f-hollande-2012

vendredi 20 janvier 2012

La consommation d’électricité – et du gaz – a diminué de 6,8 % en 2010, en France.

La consommation d'électricité en France a chuté de 6,8 % (bilan électrique 2011, RTE). Elle n’avait jamais, dans le passé baissée dans ces proportions.

Plusieurs explications sont avancées : la douceur du climat, selon les météorologues, il faut remonter à 1900 pour retrouver la trace d'une période aussi clémente ; le ralentissement économique a directement touché la consommation d'électricité dans l'Hexagone. ; enfin les politiques d’économie d’énergies se traduisent aussi dans les données de consommation.

Dans ce contexte, les exportations françaises d'électricité sont en hausse de 89 % par rapport à 2010. Cette hausse est due en grande partie à la décision de l'Allemagne de sortir progressivement du nucléaire. Les énergies renouvelables poursuivent leur essor en France : l'éolien affiche désormais une capacité de 6640 MW (+ 15 %) tandis que le solaire a dépassé la barre des 2000 MW.

Parallèlement la baisse de la consommation de gaz en Europe a fait baisser les cours des prix de gros, seuls les français – compte-tenu de la complexité des règles de fixation des prix du gaz ne voient pas leur facture baisser. La chute de la consommation s'est répercutée sur les cours à partir de septembre-octobre. Ainsi sur le marché néerlandais les prix spot ont perdu près de 20 % depuis cet été.

L’ampleur de l'écart entre les prix du gaz sur les marchés spot et ceux de leurs contrats d'approvisionnement long terme pénalise les consommateurs. En effet indexés sur les prix du pétrole, ces contrats de long terme s'avèrent de moins en moins compétitifs : les contrats de long terme ont actuellement un coût d'approvisionnement de 34 euros par MWh pour une livraison à un mois, contre un prix de 21 euros sur le marché néerlandais du gaz. La volatilité des prix du gaz et de ceux du pétrole ne profite pas aux consommateurs français (sauf pour la hausse).

samedi 14 janvier 2012

AAA c'est perdu !

Neuf pays de la zone euro viennent d'être dégradés par l’agence Standard & Poor's (S&P) : l'Italie, le Portugal, l'Espagne et Chypre reculent de deux crans. La France et l'Autriche, qui figuraient parmi les six meilleurs élèves de la classe encore notés triple A, sont dégradées d'un cran, à AA+. Malte, Slovéquie et Slovaquie sont également dégradés d’un cran.
Allemagne, Finlande, Pays-Bas et Luxembourg conservent leur AA.. La perspective attachée à la note à long terme de l'Hexagone est "négative", précise S&P : il existe "au moins une chance sur trois pour que la note (française) soit de nouveau abaissée en 2012 ou en 2013".

Une dégradation de la note d'un pays entraîne un renchérissement de ses coûts de financement sur les marchés, pour l’Etat et les entreprises publiques, quoique l’exemple récent de la dégradation des USA prouve que ce n’est pas automatique. Les collectivité locale ne pourraient conserver leur triple A, une partie de leur budget provient de l'État. Ces dernières pourraient donc avoir plus de difficultés à emprunter.
La réalité est souvent différente. Les marchés financiers avaient déjà dégradés la France, les taux d’emprunts ne varieront qu’à la marge. Les conséquences de cette dégradation sont d’abord politique :
  • L’écart de notation entre la France et l'Allemagne montre que les économies de la zone euro sont en train de diverger.
  • La perte du AAA symbolise l’échec de l’UMP et de Nicolas Sarkozy qui ont considérablement aggravé la crise par des mesures à contre-sens (baisse des impôts en particilier).
Mais aussi financiéres :
  • Les Etats qui doivent emprunter des masses importantes monétaires en 2012 (180 milliards d’euros pour la France) vont avoir des difficultés : il y a urgence à mettre en œuvre une solution européenne (la monétarisation des dettes par la BCE via des eurobonds).
  • D’après la commission des Finances du Sénat, "un choc de 1 % sur l'ensemble des taux à compter de 2012 par rapport aux hypothèses actuellement retenues (3,7 % d'intérêt sur les taux à 10 ans) susciterait (...) une augmentation de la charge de la dette (...) de près de 2 milliards d'euros en 2012" pour l'État. Mais si ce choc devait perdurer, celle-ci s'envolerait alors au fur et à mesure du renouvellement du stock de dette pour atteindre 8,6 milliards en 2016 et 14 milliards d'euros en 2021 !
On voit bien que seul la solution est une question fondamentale de politique publique. Seule la stabilisation de la dette (zéro déficit) est à même de répondre aux défis financiers et de permettre la mise en oeuvre de politique de relance.

mardi 10 janvier 2012

Quotient et politique familale

La politique familiale fait l’actualité politique à travers deux propositions :

- L’introduction d’une TVA « sociale », permettant de supprimer les cotisations « familles » des charges sociales (environ 30 milliards d’euros), proposée par Nicolas Sarkozy.

- La suppression du quotient familial, et son remplacement par un crédit d'impôt, ce qui élargira cette aide aux familles ne payant pas l'impôt sur le revenu (environ un ménage sur deux), comme le propose François Hollande. En ce cas la moitié la plus riche de la population reverserait 3,5 milliards d'euros à la moitié la plus pauvre. Les ménages gagnant jusqu'à 3 SMIC (soit 4.200 euros brut par mois) seraient gagnants, les autres perdants.

Au-delà des réactions convenues des uns et des autres, le sujet est sur la table, et mérite une attention particulière.

Il est anormal que la politique familiale soit financée par des cotisations sur le travail alors qu’il s’agit d’un sujet d’intérêt général. Elle doit donc être financée par l’Etat, ce qui implique une ressource supplémentaire de 30 milliards, dans le cadre d’une refonte de la fiscalité, incluant diverses mesures dont une légère augmentation de la TVA (de 19,6% à 21% : 11 milliards d’euros).

Le système de quotient familial est particulièrement injuste (puisque la moitié de la population n’en profite pas), mais il a aussi des justifications pratiques (le coût d’un enfant est proportionnel aux dépenses du ménages, par exemple via l’habitation ou les dépenses courantes). Une refonte du système allocations familiales + quotient familial pourrait être mis en œuvre : une seule aide du même montant par enfant (par exemple 2.000 €/par an, ce qui permettrait de supprimer les injustices actuelles des allocations familiales, tant que l’enfant même adulte est à la charge des parents) + un quotient fiscal limité à 0,25 part / enfant plafonné à 5.000 €/enfant.

Sans être idéal ce système mixte résoudrait les principales inégalités, en particulier pour les familles monoparentales ou à bas revenus, sans pénaliser les classes moyennes et moyennes-supérieures (en matière de revenus) tout en améliorant la compétitivité de l'économie française.

Sur ces sujets de poltiques fiscales et redistributives il faut avoir une vue globale et pas se focaliser sur un seul thème.

vendredi 6 janvier 2012

Le rapport de l’ASN sur la sureté nucléaire ouvre le champ des possibles.

Le rapport de l’ASN :  http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Actualites/2012/Rapport-de-l-ASN-sur-les-evaluations-complementaires-de-surete-ECS



Complément HCTISN : http://www.asn.fr/index.php/Bas-de-page/Autres-acteurs-du-controle/HCTISN


L’ASN – Autorité se Sureté du Nucléaire a publié son rapport sur la sureté du nucléaire français à la lumière des premiers enseignements de FUKUSHIMA. Elle a travaillé en étroite collaboration avec la Haute autorité sur la sureté nucléaire composée de représentants de la société civile.

Le rapport étudie la robustesse de nos installations en situation extrême, après avoir examiné 79 installations nucléaires : les 58 réacteurs d'EDF en fonctionnement, le réacteur EPR en cours de construction à Flamanville, dans la Manche, et 20 autres installations (retraitement de combustible, stockage des déchets, etc.), il aborde les points suivants :

SURETE
 Pour l’ASN ces installations présentent "un niveau de sûreté suffisant" et aucune ne doit être fermée immédiatement. "Les marges sismiques actuelles sur les réacteurs nucléaires d'EDF sont satisfaisantes". Pour les risques d'inondation, "la réévaluation complète conduite à la suite de l'inondation de la centrale nucléaire du Blayais en 1999" permet "un haut niveau de protection". Elle estime que la "conception renforcée" de l'EPR "assure déjà une protection améliorée à l'égard des accidents graves".

L'ASN demande un investissement "massif" pour "renforcer la robustesse" des centrales face à des situations extrêmes.

MISE EN PLACE D’UN "NOYAU DUR" DANS CHAQUE CENTRALE

L’ASN demande à EDF de définir avant le 30 juin 2012, puis de déployer, un noyau dur (matériel et organisation) qui permettront d'assurer les fonctions de base en cas de situation exceptionnelle.

Il devra inclure un centre de commandement et de communication "bunkerisé", ainsi qu'un groupe électrogène et une alimentation en eau "d'ultime secours" par réacteur. L'ASN va par ailleurs imposer la mise en place de dispositions renforcées autour des piscines d'entreposage du combustible usé pour s'assurer que les barres d'uranium resteront toujours correctement refroidies.

UNE FORCE D'INTERVENTION D'URGENCE

L'ASN demande la mise en place progressive de la "Force d'action rapide nucléaire" (FARN) proposée par EDF en avril dernier : elle devrait pouvoir intervenir en moins de 24 heures sur un site accidenté. "Le dispositif devra être projetable sur n'importe quel site fin 2012 et avoir une capacité d'intervention simultanée sur tous les réacteurs d'un site fin 2014".

MOYENS HUMAINS

"Les facteurs sociaux, organisationnels et humains sont un élément essentiel de la sûreté", " la surveillance des sous-traitants intervenant dans les installations nucléaires ne doit pas être déléguée par l'exploitant quand elle concerne des interventions importantes pour la sûreté". Les exploitants devront fournir à leur personnel une formation et une préparation pour faire face à des situations extrêmes et s'assurer que leurs prestataires font de même avec leur personnel.

NORMES

L'ASN souhaite renforcer les référentiels de sûreté des installations nucléaires, en particulier sur les aspects séisme, inondation et risques liés aux autres activités industrielles à proximité des centrales.

TRAVAUX

Les travaux nécessaires sont évaluer autour de 10-15 milliards d’euros, ils entraîneront une augmentation de la facture d’électricité (2% selon le Ministre Besson, sûrement plus), indépendamment des investissements à réaliser pour remplacer ou prolonger la vie des sites (ou investir dans les énergies renouvelables). Le coût de production réel du nucléaire sera mieux connu lorsque la Cour des Comptes publiera son rapport sur ce sujet (fin janvier).

Mais l’ASN ne juge pas utile de fermer des centrales, dont Fessenheim, en laissant la responsabilité aux politiques ou opérateurs.

L’AVENIR DU NUCLEAIRE ?

Le mandat de l’ASN n’est pas d’étudier l’avenir du nucléaire ou le mix-énergétique français. C’est le rôle des politiques, éclairés par des expertises objectives.