lundi 14 novembre 2011

EPR farce ou cacophonie ?

Le dossier EPR démontre l’incapacité des politiques à discuter sérieusement d’un dossier industriel en le polluant constamment avec des prises de positions idéologique à contre-sens des tendances du marché, dont au final les contribuables sont les victimes.

La question est pourtant simple : y-a-t-il un intérêt pour un producteur d’électricité à investir dans un EPR ? La réponse aussi : aujourd’hui non.

 
L'EPR « European Power Reactor » a été conçu par Framatome (devenu Areva) et Siemens au début des années 1990 dans le cadre du rapprochement franco-allemand voulu par les responsables des deux pays. A l’époque le programme nucléaire hexagonal se terminait, les équipes d’ingénierie nucléaire française devaient soit être dissoutes soit trouver un nouveau projet. En Allemagne, sous la pression, déjà, des Verts, le programme nucléaire était remis en question. Les politiques ont donc décidé de continuer à investir des milliards d’euros (à l’époque on pouvait se le permettre), uniquement pour satisfaire le lobby nucléaire des deux cotés du Rhin. D’où le lancement de cet hybride, dit de troisième génération, « conçu en Allemagne, sur le modèle du réacteur allemand Konvoi, deux fois plus cher que les centrales françaises », souligne un spécialiste du secteur. Le bilan des deux chantiers d'EPR en France et en Finlande, où délais et facture ont doublé, passant de quatre à huit ans et de 3 à 6 milliards d'euros, ont achevé de sceller le sort de l'EPR chez les producteurs d’électricité qui se tournent désormais vers un autre réacteur nucléaire, de moindre puissance 1000 MW, franco-chinois (ce qui n’arrangera pas l’emploi dans la filière nucléaire en France).

L’EPR apparaît donc comme un fantastique gaspillage dont le vrai coût reste à établir. Au bas mot plus de 12 milliards d’euros pour la France (études + pénalités en Finlande, + coût de Flamanville en attendant de pénalités en Chine ?), c’est à dire 0,7% du PIB !.

La droite, fidèle a elle même veut continuer ce gaspillage financier. Dans ces conditions, la position du candidat du PS apparaît assez incongrue. Ne devrait-il pas proposer de remettre à zéro ce dossier et d’en faire le bilan global plutôt que de vouloir à tout prix achever Flamanville ?

A tout prix, c’est la bonne expression, sauf que nous n’en n’avons pas les moyens.





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