mardi 8 novembre 2011

Le piège de l'EPR, le lobby nucléaire à coté de ses comptes !

Sous l'influence du lobby nucléaire, F. Hollande a annoncé son intention de continuer la construction de l'EPR de Flamanville, faisant par là même plusieurs victimes :
  • Les français qui via leur facture EDF vont continuer à payer pour un véritable éléphant blanc. Équipement inutile, coûteux  il n'est construit que pour permettre aux nucléocrates de disposer d'une référence en France pour exporter l'EPR. C'est oublier que ses références existent en Finlande (un chantier pas très glorieux) et en Chine. Une centrale en France ne sert à rien à une époque où les pays clients potentiels se désengagent du nucléaire (heureusement que Kadhafi n'est plus sinon il aurait été capable d'acheter 2 ou 3 EPR !).
  • L'équipe dirigeante d'EELV qui faisait de l'arrêt de Flamanville une condition d'un accord avec le PS. Elle devra manger son chapeau et faire un accord quand même tant la campagne d'Eva Joly est mal engagée, ce qui pourrait profiter a C. Lepage.
  • Peut être au final F. Hollande lui même. Porté par des sondages triomphants il oublie qu'au final on sera à des scores de type 52/48 et qu'à ce moment là les dynamiques positives ou négatives joueront à plein, François Mitterrand ou Lionel Jospin avaient su, en leurs temps, sacrifier Plogoff ou Creys Malville. Bien leur en a pris puisqu'ils ont été élus. Le pragmatique Hollande devrait s'en souvenir.
Pourtant une solution" politiquement correcte" est possible : l'annonce d'un audit sur le cas de Flamanville et l'arrêt des travaux en attendant cet audit.Il estvrai qu'il risque de démontrer que la sécurité de Flamanville n'est pas au top non pas pour des raisons d'ingenierie nucléaire mais tout simplement parce que le béton est son point faible : le point faible de l'EPR est la complexité des travaux de bétonnage nécessaire, et si le béton est mal coulé il faudrait tout cassé. Le nucléaire est victime ... du plus vieux métier du monde (maçon !).

Pourquoi F. Hollande a-t-il cette position sur le nucléaire et l'EPR ?

Le lobby nucléaire utilise l'incompétence technique du personnel politique français pour affirmer des contres-vérités avec suffisance par exemple l'interview du PDG d'EDF (grand ami de N. Sarkosy) dans le Parisien du 8 novembre http://www.leparisien.fr/economie/sortie-du-nucleaire-un-million-d-emplois-mis-en-peril-selon-le-pdg-d-edf-08-11-2011-1709010.php

A noter quelques perles sur la sortie du nucléaire "qu’une telle décision menacerait 400.000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire, 500.000 emplois dans les entreprises actuellement localisées en France et très gourmandes en énergie, comme l’aluminium, qui risquerait de partir à l’étranger. Il faut y ajouter 100.000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire mondial à partir de la France. Au total, 1 million d’emplois seraient mis en péril et cela coûterait entre 0,5 et 1 point de PIB."
La Société française de l'énergie nucléaire (SFEN) http://www.sfen.org/ association pro nucléaire estime à 100.000 le nombre d'emplois directs dans la filière, dont 23.000 agents EDF assurant l'exploitation des 58 tranches nucléaires, 20.000 intervenants d'entreprises sous-traitantes + 55.000 emplois chez Areva et le Commissariat à l'énergie atomique. Au mieux elle évalue à "100.000 emplois liés au tissu industriel qui s'est créé autour des centrales, et qui n'existeraient pas si elles n'étaient pas là ». Bref 5 fois moins que l'estimation du patron d'EDF (qui devrait donc être viré pour incompéténce par son actionnaire principal l'Etat)

En cas d'arrêt du nucléaire en France, tous les emplois de la filière ne disparaîtraient pas du jour au lendemain (il faudra au moins 20 à 25 ans pour sortir du nucléaire) et la France pourrait même développer une expertise qui peut occuper des salariés pendant des décennies : le démantèlement des réacteurs nucléaires.

En parallèle des emplois seraient créés dans les nouvelles sources d'énergie, mais ils sont plus difficiles à évaluer. Aujourd'hui 25.000 salariés qui travaille dans le photovoltaïque (soit déjà 1/4 des salariés direct du nucléaire). Dans le cadre d'une sortie du nucléaire, on estime que 100.000 emplois seront créés dans la production et autant dans la mise en oeuvre des réductions de consommations (par exemple pour les travaux de réhabilitation des bâtiments et d'efficacité énergétique). Sans compter l'export qui est un vrai gisement d'emplois car, contrairement au nucléaire, tous les pays sont des clients potentiels si la France produit des innovations dans le secteur.

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