vendredi 19 août 2011

Les écologistes et la peur d'affronter les réalités budgétaires

Laurence Vichnievsky est porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), ex-juge d’instruction collègue d'Eva Joly spécialisée dans la finance et conseillère régionale EELV en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Dans une tribune publiée par Libération jeudi 18 août 2011 elle estime :
  • «Aujourd’hui, la réduction de la dette s’impose à nous comme un rappel au principe de réalité. Elle nous oblige à revoir notre projet, non dans ses principes, mais dans sa mise en oeuvre»,
  • «Le retour à l’âge légal de la retraite à 60 ans est une lubie, les créations d’emplois publics doivent être gagées par des suppressions de postes, les investissements publics doivent être financés, non par des économies à venir qu’ils sont censés générer ou par une affectation autoritaire sur l’épargne, mais par des recettes budgétaires concomittantes, les dépenses du système de santé et des collectivités locales doivent être maîtrisées»
  • «Les marges dont nous disposons résident dans le choix d’une fiscalité plus écologique et plus juste»,
  • «Les revenus du capital et du travail doivent être taxés de manière égale et progressive. Les inégalités de fortune doivent être limitées par un impôt frappant l’ensemble du patrimoine, sans exonération, lui aussi progressif».
  • «L’urgence, aujourd’hui, est financière»,

Tant Cécile Duflot qu'Eva Joly (qui s'était exprimée sur l'économie dans les Echos du 14 juin) se sont opposés à ces propos.



Au delà des péripéties politiciennes et des postures "plus à gauche que moi tu meurs", classiques chez les Verts, il n'en demeure pas moins qu'une partie de ce mouvement, peut être la majorité, refuse d'affonter les réalités financières et estime que le débat sur la réduction des déficits n'a pas lieu d'être, d'ou à ce stade le manque de propositions crédibles, autres que celles d'augmenter les recettes fiscales d'environ 50 milliards d'euros (ce qui laisse tout de même 70 milliards d'euros de déficits publics - base 2010 - sauf à diminuer les dépenses de l'Etat). La raison est simple : EELV n'ambitionne pas d'être le leader d'une majorité gouvernementale mais d'accompagner au gouvernement le PS, certes avec le plus de postes possibles, mais sans assumer la partie désagréable de la gestion de la crise financière (et par conséquence sociale).

Ce manque de leadership politique est particulièrement déplorable à un moment ou les crises écologiques et économiques se conjuguent et ou la sortie des crises passe par une nouvelle croissance écologique.Les lignes peuvent bouger d'ici mai 2012, et c'est souhaitable pour les écologistes.


Documents :
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 La tribune de Laurence Vichnievsky dans Libération du 17 août 
http://www.liberation.fr/politiques/01012354692-dette-et-si-nous-devions-revoir-notre-copie

L'interview d'Eva Joly dans les Echos du 14 juinhttp://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/interview/0201439159325-eva-joly-la-conversion-ecologique-creera-500-000-emplois-176276.php

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