samedi 14 janvier 2012

AAA c'est perdu !

Neuf pays de la zone euro viennent d'être dégradés par l’agence Standard & Poor's (S&P) : l'Italie, le Portugal, l'Espagne et Chypre reculent de deux crans. La France et l'Autriche, qui figuraient parmi les six meilleurs élèves de la classe encore notés triple A, sont dégradées d'un cran, à AA+. Malte, Slovéquie et Slovaquie sont également dégradés d’un cran.
Allemagne, Finlande, Pays-Bas et Luxembourg conservent leur AA.. La perspective attachée à la note à long terme de l'Hexagone est "négative", précise S&P : il existe "au moins une chance sur trois pour que la note (française) soit de nouveau abaissée en 2012 ou en 2013".

Une dégradation de la note d'un pays entraîne un renchérissement de ses coûts de financement sur les marchés, pour l’Etat et les entreprises publiques, quoique l’exemple récent de la dégradation des USA prouve que ce n’est pas automatique. Les collectivité locale ne pourraient conserver leur triple A, une partie de leur budget provient de l'État. Ces dernières pourraient donc avoir plus de difficultés à emprunter.
La réalité est souvent différente. Les marchés financiers avaient déjà dégradés la France, les taux d’emprunts ne varieront qu’à la marge. Les conséquences de cette dégradation sont d’abord politique :
  • L’écart de notation entre la France et l'Allemagne montre que les économies de la zone euro sont en train de diverger.
  • La perte du AAA symbolise l’échec de l’UMP et de Nicolas Sarkozy qui ont considérablement aggravé la crise par des mesures à contre-sens (baisse des impôts en particilier).
Mais aussi financiéres :
  • Les Etats qui doivent emprunter des masses importantes monétaires en 2012 (180 milliards d’euros pour la France) vont avoir des difficultés : il y a urgence à mettre en œuvre une solution européenne (la monétarisation des dettes par la BCE via des eurobonds).
  • D’après la commission des Finances du Sénat, "un choc de 1 % sur l'ensemble des taux à compter de 2012 par rapport aux hypothèses actuellement retenues (3,7 % d'intérêt sur les taux à 10 ans) susciterait (...) une augmentation de la charge de la dette (...) de près de 2 milliards d'euros en 2012" pour l'État. Mais si ce choc devait perdurer, celle-ci s'envolerait alors au fur et à mesure du renouvellement du stock de dette pour atteindre 8,6 milliards en 2016 et 14 milliards d'euros en 2021 !
On voit bien que seul la solution est une question fondamentale de politique publique. Seule la stabilisation de la dette (zéro déficit) est à même de répondre aux défis financiers et de permettre la mise en oeuvre de politique de relance.

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